L’une des plus hautes falaises maritimes d’Europe. Tel un géant de pierre né d’une activité magmatique il y a 300 millions d’années, puis d’une déchirure tectonique qui remonte à 20 millions d’années, le Capu Rossu témoigne, du haut de ses 331 mètres, de ce dernier grand épisode de son histoire géologique, au moment où le bloc corso-sarde s’est détaché du continent, laissant en Provence les massifs de l’Estérel et des Maures.
Entre univers minéral et maquis
De part et d’autre de la mer de Ligurie, existe donc cette même roche appelée porphyre rouge, un granite rose à grain moyen, qui, de Capu Rossu aux calanques de Piana constitue de vertigineux à-pic. Quand le golfe de Porto s’embrase au soleil couchant, une lumière hallucinante s’empare de ces falaises qui plongent très profondément dans le bleu cobalt de la mer ; féerie rougeoyante d’un soir comme tant d’autres où balbuzards pêcheurs et faucons pèlerins regagnent leurs nids pour passer la nuit, tandis que dans les airs volent les martinets pâles endormis. Aires de rapaces inaccessibles et silhouette de tour génoise imprenable semblent alors être les ultimes refuges de cet apparent désert minéral de la façade nord de Capu Rossu, où seules les plantes les plus audacieuses, comme les arméries de Soleirol et les œillets de Madame Gysperger, se sont installées.
Lorsqu’un jour nouveau se lève, l’astre solaire éclaire, au sud, un autre aspect de cette pointe la plus occidentale de Corse d’où, par temps clair, on peut voir les îles Sanguinaires. Du côté de Pagliaghju et de Biscuttellu, un paysage de maquis, où apparaissent çà et là bergeries, murets de pierre, aires à blé, anciens jardins et fontaines, donne en contrepoint de l’éperon rocheux de la tour de Turghiu la dimension horizontale des lieux.
Sur cette terre, oliviers, blé et orge étaient jadis cultivés et, il y a peu de temps encore, paissaient de grands troupeaux de chèvres et de moutons.
Lorsqu’un jour nouveau se lève, l’astre solaire éclaire, au sud, un autre aspect de cette pointe la plus occidentale de Corse d’où, par temps clair, on peut voir les îles Sanguinaires. Du côté de Pagliaghju et de Biscuttellu, un paysage de maquis, où apparaissent çà et là bergeries, murets de pierre, aires à blé, anciens jardins et fontaines, donne en contrepoint de l’éperon rocheux de la tour de Turghiu la dimension horizontale des lieux.
Sur cette terre, oliviers, blé et orge étaient jadis cultivés et, il y a peu de temps encore, paissaient de grands troupeaux de chèvres et de moutons.
Le royaume des balbuzards pêcheurs
C’est en ces derniers lieux inaccessibles à l’homme que s’est réfugié, pour vivre et procréer, l’un des rapaces les plus farouches de Corse et du continent : le balbuzard pêcheur. Tranquillité, côtes escarpées, îlots rocheux et ressources halieutiques abondantes sont les conditions de base pour sa reproduction. À sa maturité sexuelle atteinte entre 3 et 5 ans, le mâle déploie une stratégie de séduction très élaborée.
Au milieu de l’hiver, il construit un nid fait de branchages garnis de mousses, d’herbes ou de rhizomes* de posidonies*, installé dans un endroit inaccessible aux prédateurs et proche d’une zone de pêche. Deux à trois semaines après, l’aire terminée, il effectue tous les jours une parade nuptiale spectaculaire afin d’attirer une compagne. Si la démonstration est éloquente, une femelle se posera dans son nid qu’elle finira de garnir avec lui, avant de s’accoupler.
Un rapace sauvé du déclin
Décimé autrefois par les tirs d’arme, le piégeage et la destruction de ses nids en raison de sa réputation de voleur de poisson, le balbuzard pêcheur a bien failli disparaître de Corse. Il aura fallu bien des années d’une politique de sauvegarde conduite par le Parc naturel régional de Corse pour que les effectifs et l’aire de répartition de cet oiseau emblématique retrouvent ce qu’ils étaient au début du xxe siècle, c’est-à- dire une trentaine de couples répartis sur toute la Corse, dont 3 ici, à Capu Rossu. C’est grâce à un savoir faire élaboré à partir de la connaissance de cet oiseau, qu’ont été mises au point 2 techniques permettant à ces rapaces d’investir d’autres territoires. L’une consiste à construire un nid artificiel sur un site que l’oiseau aurait naturellement choisi et à le garnir d’un leurre à l’image d’un partenaire potentiel, afin d’orienter son installation ; l’autre, à déplacer les jeunes sur une aire éloignée (expérience en cours en Toscane), lorsqu’ils sont prêts à l’autonomie.
Source : Conservatoire du littoral - Dakota édition
Au milieu de l’hiver, il construit un nid fait de branchages garnis de mousses, d’herbes ou de rhizomes* de posidonies*, installé dans un endroit inaccessible aux prédateurs et proche d’une zone de pêche. Deux à trois semaines après, l’aire terminée, il effectue tous les jours une parade nuptiale spectaculaire afin d’attirer une compagne. Si la démonstration est éloquente, une femelle se posera dans son nid qu’elle finira de garnir avec lui, avant de s’accoupler.
Un rapace sauvé du déclin
Décimé autrefois par les tirs d’arme, le piégeage et la destruction de ses nids en raison de sa réputation de voleur de poisson, le balbuzard pêcheur a bien failli disparaître de Corse. Il aura fallu bien des années d’une politique de sauvegarde conduite par le Parc naturel régional de Corse pour que les effectifs et l’aire de répartition de cet oiseau emblématique retrouvent ce qu’ils étaient au début du xxe siècle, c’est-à- dire une trentaine de couples répartis sur toute la Corse, dont 3 ici, à Capu Rossu. C’est grâce à un savoir faire élaboré à partir de la connaissance de cet oiseau, qu’ont été mises au point 2 techniques permettant à ces rapaces d’investir d’autres territoires. L’une consiste à construire un nid artificiel sur un site que l’oiseau aurait naturellement choisi et à le garnir d’un leurre à l’image d’un partenaire potentiel, afin d’orienter son installation ; l’autre, à déplacer les jeunes sur une aire éloignée (expérience en cours en Toscane), lorsqu’ils sont prêts à l’autonomie.
Source : Conservatoire du littoral - Dakota édition