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Les ponts dits « génois »


Les ponts dits « génois »
Point fort du patrimoine architectural insulaire, leur silhouette en dos d’âne, leur arche surélevée en berceau, l’étroitesse de leur chaussée dallée ou pavée de galets, la faible hauteur de leur parapet, sont autant de caractéristiques qui appartiennent au paysage depuis des siècles. Réalisés pendant la domination génoise, ils répondent à un souci d’aménagement du territoire par l’Office de Saint-Georges, qui tente une relance des échanges commerciaux et une mise en valeur agricole de l’île.

 

Trois de ces ponts enjambent encore le Taravo : d’amont en aval, le Ponti di a Trinità entre Corrano et Olivese, le Ponti Vecchju à proximité du pont d’Abra, et le pont de Calzola. Souvent s’y rattachent de petits oratoires ou chapelles, comme celle qui a donné son nom au pont de la Trinité. Ce dernier partageait avec le pont de Calzola un schéma de construction similaire.

Même détériorés, on peut encore constater la qualité de construction de leur arche qui nécessitait, comme le rappelle A.-M. Graziani, « la réalisation de grands cintres de bois que l’on appuie sur les piles et sur lesquels on fabrique une voûte de briques ou de pierres jointes. »

Plusieurs ponts n’ont plus au niveau de leur arche que cette unique rangée de blocs appareillés grâce à laquelle on peut encore franchir la rivière. 

Pont de la trinité - Ponti di a trinita

Ce magnifique pont d’époque génoise fut construit en 1698 puis consolidé en 1784. Son architecture est remarquable car il présente une forme inhabituelle, en Z faite dans le but de renforcer sa résistance aux crues du Tàravu. Ce type de pont en dos d’âne, construits du XII au XVIII siècles est qualifié de génois, car ils ont été bâtis à l’époque ou Gènes dominait l’île. Il succède sans doute à un pont archaïque ou à une passerelle qui permettait de passer sur l’autre rive car il se situe sur un axe de circulation déjà en place à l’âge du bronze. Il est possible qu’il ait remplacé un gué peu praticable surtout au printemps. A cet endroit, le vieux chemin, venant des plaines de l’embouchure du Tàravu, franchissait le fleuve et pénétrait dans l’Altu Tàravu sur la commune de Currà.